Nourriture & Sentiments
" En peu de temps il a couvert une longue route"
Ce qui fait la valeur d'une vie, ce n'est pas sa longueur mais sa qualité.
C'est avec une immense tristesse que je publie ce post aujourd'hui... Il n'a pas pour but de faire pleurer dans les chaumières car je n'ai jamais aimé étaler mes sentiments au regard de tous. Mais je souhaite parler de la relation entre nos émotions, nos affects et nos comportements alimentaires par le biais d'une expérience personnelle que je vis en ce moment même.
Hier matin j'ai appris que mon papi était décédé. Il avait 87 ans et a vécu une belle vie, mais on est jamais préparé àvivre la mort de quelqu'un et c'est pour moi - comme pour tout ceux à qui cela arrive je pense - très dur de gérer tout ça. Je suis très proches de mes grands-parents, pendant les premières années de ma vie, je ne suis pas allée ni à la crèche ni chez une nounou, ce sont eux et mon arrière grand-mère qui m'ont choyée et élevée.
Quand je l'ai appris, j'étais seule chez moi, mon copain était au travail et est injoignable durant ses heures de boulot et toute ma famille est dans le sud tandis que je vis à Lille. Lorsque j'ai raccroché avec ma mère, j'ai du faire face à mon chagrin seule en attendant le retour de mon copain vers 14h (Il bosse de 6h à 13h).
J'ai d'abord eu une première phase: j'étais incapable d'avaler quoi que ce soit. Je n'avais même pas la sensation de faim. Je me suis forcée à manger quelques tomates cerises avec de la feta mais ce ne fut pas un grand succès. Après que mon copain soit arrivé, qu'on ait parlé, qu'il m'ait consoler à force de calins et de paroles tendres je me suis endormie.
A mon réveil je suis entrée dans la deuxième phase. Vous allez peut être penser que j'exagère, mais je vous assure que ce n'est pas le cas. J'étais dans un état second, je ne pensais qu'à une chose: MANGER. J'en tremblais presque, j'étais fébrile et c'était comme si une petite lumière s'était allumée dans mon cerveau et qu'elle ne s'éteindrait que quand j'aurais avalé quelque chose. Je suppose que c'est un peu le même processus pour les fumeurs lorsqu'ils ont envie d'en griller une à tout prix.
C'est ce qu'on appelle la Faim Affective
Bref dans ma tête je commençais à me faire une liste de tout ce que je comptais manger... que des choses que je n'avais pas dans mon placard évidemment. Mais ça m'était égal! J'étais prête à sortir jusqu'au carrefour market d'à côté pour acheter ce dont j'avais envie.
La liste que je m'étais faite:
- Une frangipane... c'était l'envie la plus forte. J'adore ce gâteau et là l'envie était totalement exacerbée
- Une tablette de chocolat au lait
- Des chips lays au barbecue ou saveur poulet rôti que j'aurais mangées trempées dans du kiri ou du chèvre frais
- Une pizza et des pilons de poulet à la mexicaine ou un Macdo... enfin quelque chose de bien gras
Et je pense que dans le magasin je ne me serais pas arrêtée là. Il fallait que je comble le vide que je ressentais en moi.
Dans des situations de tristesse ou de stress, certaines personnes ne mangent plus et perdre du poids. Pour ma part ça a toujours été l'effet inverse. En période de partiel je me faisais des orgies alimentaires, en cas de rupture amoureuse je me réfugiais dans la nourriture. J'opère un transfert sur la nourriture qui n'a plus rien à voir avec la faim. Se « remplir » est le moyen de diminuer la souffrance.Et j'étais en train de reproduire ce schéma à cause de la perte de mon grand père.
Heureusement ce genre d'état second ne m'arrive pas souvent. Je préfère éclaircir les choses, si j'ai grossi c'est simplement parce que j'ai eu une alimentation trop riche et que j'ai délaissé l'activité physique!
Heureusement mon copain m'a tout de suite stoppée. Il m'a dit que ce n'était pas la solution, que non seulement quand j'aurais fini d'ingurgiter tout ça, je serai toujours aussi triste, mais en plus je culpabiliserai d'avoir craqué - pour de mauvaises raisons - après tous les efforts fournis. Et petit à petit il a réussi à faire passer cette "crise". La seule chose que je me suis autorisée à acheter c'est une frangipane. Je l'ai fait ressortir à 20h pour aller en acheter une.
Avec le recul je remercie de tout coeur mon amoureux d'avoir été là pour moi et de m'avoir aidé à combattre cette faim affective.
Je suis sûre que certain(e)s d'entre vous ont déjà fait face à des situations similaires. Le meilleur moyen de s'en sortir c'est d'être entouré. Parlez à votre famille, à vos amis. Ils vous aiment et ils vous aideront.
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Je suis de retour dans ma famille pour quelques jours, au moins une semaine pour assiter à l'enterrement et rester auprès de ma mamie. J'essaierai de faire attention, mais disons que ce sera quand même une semaine Off je pense. Je posterai peut être mercredi mais je ne promets rien.
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Petite note "joyeuse" de ce post: j'ai pris le train Lille-Toulon aujourd'hui, soit presque 6heures de trajet. D'habitude je prévois toujours un pique nique car la pause déjeuner tomber pendant le trajet. Cette fois le départ était un peu précipité, je n'ai rien prévu, comptant sur le wagon bar du TGV.
Sauf qu'il faut savoir une chose sur moi... je suis un chat noir: un vrai de vrai! Des anecdotes, j'en ai pas mal... mais ça ce sont d'autr histoires...
Bref aujourd'hui petite annonce entre Lille et Paris de notre chef de bord qui informe les passagers du TGV Lille-Marseille que le wagon-bar restera fermé pour toute la durée du parcours (pour cause de l'absence de l'employé de restauration du wagon bar!). Sachant que celui du TGV Lille-Perpignan accolé au notre marchait très bien lui! Je suis donc restée avec ma faim au ventre jusqu'à 17H! Ayant avalé un seul pain de mie et un yaourt ce matin, laissez-moi vous dire que c'était trèèès long...
Je vous souhaite bon courage à tous et à toutes, continuez vos efforts! Je vous dis à très bientôt
*Charlène*
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